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Attention !! Recherche de performance



Attention !! Recherche de performance

« Concentre-toi !!! »

Combien de personnes ont déjà entendu cette injonction au combien maladroite et très floue ? Ceci dit, savoir diriger son attention est une clé très importante pour s’adapter et trouver des solutions.

Dans cet article, nous allons comprendre les mécanismes propres à l'attention et la concentration, puis nous verrons les stratégies à mettre en place pour les améliorer et ainsi optimiser vos performances et vos apprentissages.

Attention !! Recherche de performance

Attention !! Recherche de performance

« Vous avez dit quoi ? »

Au-delà d’un titre, qui je l’espère aura été d’une accroche certaine, la recherche de performance passe par l'attention et la concentration qui sont des compétences essentielles pour se concentrer sur le moment présent, rester concentré sur une tâche en dépit de toute distraction, et atteindre la réussite.

L'attention est essentielle pour pouvoir se concentrer sur les objectifs à atteindre et être en mesure de réagir rapidement aux changements qui se produisent, et ainsi orienter sa concentration sur les informations pertinentes. La recherche de performance demande donc d’être capable de gérer son attention et sa concentration de manière efficace pour performer au meilleur niveau.

William James  définit l’attention comme étant « […] la prise de possession par l’esprit, sous une forme claire et vive, d’un objet ou d’une suite de pensées parmi plusieurs simultanément […]. Elle implique le retrait de certains objets afin de traiter plus efficacement les autres […] ». Cela implique d'être capable de se concentrer sur l'objectif à atteindre, tout en étant conscient de son environnement et des distractions potentielles. Rechercher la performance pour l’atteindre, c’est être capable de maintenir sa concentration pendant une période de temps définie, tout en gérant l’énergie mentale et physique nécessaire. Plusieurs mécanismes sont à l’œuvre : l’attention sélective, l’attention divisée et l’attention soutenue.

  • L’attention sélective ou d’alerte : permet de capter et orienter l’attention vers des éléments pertinents d’une situation ou d’une tâche tout en étant capable d’inhiber ceux qui ne le sont pas (mécanisme impliqué dans l’« effet cocktail party »). Apprendre à identifier où focalise son attention permet d’identifier si on est orienté vers des informations saillantes et pertinentes. Ici, la flexibilité attentionnelle (capacité à changer et diriger l’orientation de son attention) est à l’honneur et il est possible de l’entrainer !
  • L’attention divisée : permet de traiter plus de deux informations en même temps (quand on conduit un véhicule on regarde la route, les feux, on passe les vitesses, etc.). Elle reflète donc la capacité à traiter une quantité d’information et dépend du niveau d’apprentissage et d’automaticité d’une compétence (par exemple savoir-faire un coup droit croisé au tennis et discuter en même temps parce que la compétence du coup droit est acquise et automatisée).
  • L’attention soutenue : permet de maintenir un niveau d’efficacité stable lors d’une activité et donc de se concentrer sur un objet de manière soutenue comme le ferait un tennisman lorsqu’il lance sa balle pour servir.

L’attention est une capacité d’auto-régulation clef dans la maitrise de soi, et comme toute capacité, c’est une ressource limitée qu’il faut chérir. William James, l’un des pères de la psychologie moderne, notait dans son ouvrage Principes de psychologie : « La faculté de ramener volontairement une attention vagabonde, encore et encore, est le véritable fondement du jugement, du caractère et de la volonté. Personne n’est maître de lui s’il n’en dispose pas  ».

Alors qu’on soit clair, il y en a plusieurs et l’idée ici n’est pas d’investiguer toutes les théories. L’idée est de mieux comprendre par quelques-unes d’entre elles comment l’attention joue un rôle important dans notre recherche de performance. 

  • La théorie du contrôle de l’attention : suggère que le stress et la pression perturbent l’équilibre et engendrent une suractivation du système axé sur les stimuli, ce qui distrait l’individu de ce qu’il doit faire pour être performant (par exemple lors du test de stroop). Le stress est associé à une perte de capacité du traitement fonctionnel de l’information et de la mémoire de travail (Hancock & Matthews, 2015) par une surcharge d'attention ou de mémoire de travail, et donc une réduction de performance. Par exemple, des étudiants bien préparés peuvent échouer aux examens parce que leur anxiété interfère avec le traitement des questions au test (Zeidner, 1998). Cela est d’autant plus vrai que l’individu est novice dans la tâche à réaliser.
  • La théorie du réinvestissement de l’attention (Masters et Maxwell, 2008) : suggère que les individus qui se concentrent sur les aspects mécaniques de l’exécution motrice (par exemple au putting au golf ou leur foulée sur une prise d’élan) sont davantage susceptibles d’être victimes de « paralysie par l’analyse », ou « d’étouffement ». C’est une tendance au réinvestissement qui correspond au fait de contrôler consciemment des gestes ou des pensées lors d’une action, ce qui a pour conséquence de perturber l’automaticité du mouvement (Masters & Maxwell, 2008). Donc quand j’entends des entraineurs, coachs ou parents dire « Concentre-toi sur ton mouvement !!! » il y a bien des situations où je veux répondre : surtout pas !
  • La théorie de l’esprit (Segal et al., 2018, p. 100) : suggère que 3 modes opératoires sont à l’œuvre et pilotent nos comportements : le mode « Être », le mode « Faire » et le mode « faire-subjectif » . Le mode « faire-subjectif » engendre une analyse continue des informations relatives à l’écart entre la situation actuelle et celle voulue. Tant que les solutions ne sont pas trouvées et que l’écart existe, l’esprit tente de le réduire et se questionne au sujet de ses stratégies. Dès lors, il peut engendrer des ruminations et empêcher l’orientation de l’attention vers des informations utiles.

Attention !! Planifier sa stratégie…Là encore, il y a beaucoup de moyen à utiliser pour développer la capacité à orienter et maintenir son attention pour guider l’effort et la recherche de performance. Il y en a une notamment, dans l’ère du temps et dont les recherches scientifiques ne cessent de corroborer l’efficacité et l’intérêt, qui est la méditation de pleine conscience. Cet outil sera sûrement l’occasion pour moi d’en faire un article prochainement (dès que j’aurai terminé de lire le dernier ouvrage de Jean Fournier et Majorie Bernier 😉 : Mindfullness-Pleine conscience pour la performance, 2023). Mais il existe également dans le paysage des solutions, bien d’autres techniques que je vous partage…

Identifier notre style attentionnel (Nideffer, 2002):
Identifier vers où et quoi notre attention vagabonde dans une situation spécifique. Il permet d’établir un profil attentionnel et par la suite de s’appuyer dessus pour établir des stratégies d’action et se défaire de « cibles » saillantes mais non pertinentes. Il n’y a pas de mauvais ou bon style, il y a un style adapté à la situation et l’objectif désiré. En s’appuyant sur le style attentionnel et l’article de Jean-Philippe Lachaux paru dans Cerveau&Psycho (n°152, Spécial 20 ans, Mars 2023), un mode d’emploi selon l’activité et la tâche existe et relèverait de 3 leviers d’action à considérer pour améliorer la capacité de concentration :   

  • Identifier et choisir les informations pertinentes sur lesquelles diriger son attention (Sur quoi dois-tu te concentrer lors de ton départ ?)
  • Ordonnancer les informations de manières chronologiques et planifier les actions à mettre en place (Au moment de ton départ, que dois-tu faire en premier ? Et ensuite ?
  • Passer à l’action en identifiant les indicateurs de progressions et de réussites (Que fais-tu lors de ton départ ? Comment sais-tu que tu es en train de mettre en place ta stratégie ?).


Se focaliser sur les effets recherchés :
Afin de se prémunir d’effets indésirables d’une attention focalisée sur tout le processus contrôlé d’un geste moteur durant son exécution, il est préconisé de se centrer non pas sur le comment mais plutôt sur les effets du mouvement (sensations, ressentis, état mental, fluidité, rythme, etc). Cela évite une perturbation via une interférence des connaissances sur l’exécution automatique du geste et des processus automatiques inconscients qui contrôlent le geste (Wulf et Prinz, 2001). En prenant en compte la théorie du comportement planifié  (Ajzen, 1990), il est important d’accompagner l’individu au niveau de l’attitude et de la perception du contrôle perçu quant à l’adoption d’un comportement. L’idée ici est de montrer (par la psychoéducation) en quoi le système attentionnel peut influencer la performance quand il est focalisé d’une certaine manière, surtout quand celui-ci a appris à toujours s’orienter vers des éléments non pertinents vis-à-vis de la tâche à accomplir.


Se détourner des distracteurs ?
« La concentration implique une forme de contrainte légère et temporaire au niveau de l’attention, de l’intention et de l’action » (J.P Lachaux, Cerveau&Psycho n°152, Spécial 20 ans, Mars 2023, page 28). Avec l’apparition d’informations saillantes, c’est-à-dire stimulantes et attirantes pour notre attention (notifications, e-mails, pensées parasites, stresseurs, sensations désagréables, etc), il est possible d’être suffisamment distrait pour oublier de revenir (rapidement) sur l’objet, ou bien les informations pertinentes de la tâche que l’on s’est donné d’accomplir. Donc, identifier son style attentionnel (Nideffer, 2002) et planifier sa stratégie est une nécéssité. Il est également possible d’appliquer un contrôle attentionnel par centration de la pensée. Cette technique a pour objectif de remplacer une pensée négative par une pensée positive en passant par une centration étroite et interne de l’attention et en détournant celle-ci des stimuli pour aller vers l’objectif (Cox & Lecoq, 2013, p. 123‑124) :

  1. Remplacer : une pensée négatives par une positive
  2. Centrer : l’attention sur soi en veillant à trouver le bon niveau d’éveil (ou activation)
  3. Focaliser : sur un éléments externe
  4. Exécuter : la tâche quand l’attention est stable.

Activer les points clés pour favoriser la concentration:

  1. Déterminer une intention  : se fixer un objectif précis pour guider l’attention et permettre de maintenir un effort constant. Par exemple : un sportif pourrait se donner comme intention d’être ouvert et attentif à tous les stimuli sensoriels au niveau des chevilles, des jambes et des bras sur un exercice donné pour mieux calibrer son effort.   
  2. Orienter son attention : répondre à la question suivante : à quoi dois-je faire attention ? Il s’agit d’identifier les informations pertinentes de la tâche à accomplir en identifiant également les distracteurs potentiels qui dévient l’individu de son objectif. Par exemple, le même sportif pourrait focaliser son attention sur les sensations au niveau des jambes et chaque fois qu’il identifie une pensée parasite ou un distracteur externe (consigne de l’entraineur, remarque de coéquipiers, etc) faire l’effort de revenir à la cible (sensation des jambes).
  3. Passer à l’action : trouver les indicateurs de progression et de réussite qui permettent d’identifier la progression. Par exemple, le même sportif pourrait déterminer à quel moment le recueil de ses informations au niveau des jambes sont suffisantes pour l’aider à calibrer son effort.

J’espère que votre attention s’est bien baladée en revisitant le passé, le présent et le futur pour répondre aux questions suivantes : Qu’aurais-je pu modifier ? Que suis-je en train d’apprendre ? et, comment le réinvestir dans ma pratique (mais pas trop ????) ?

Au plaisir d’échanger avec vous sur le sujet et de partager de nouvelle stratégies mentales pour optimiser la performance.

Cet article a été écrit par  Marvin Gaudino , Docteur en psychologie du sport et de la performance, Préparateur mental, Coach professionnel, Praticien en hypnose, Formateur optimisation de la performance et membre de l'équipe O.P.O Consulting.

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Notes de bas de page:

[1] Professeur, psychologue et philosophe américain (Université d’Harvard au 19ième Siècle), souvent considéré comme le père fondateur de la psychologie moderne.

[2] Citation tirée du magazine Cerveau &Psycho n°145, Juin 2022. Auteur : Christophe André.

[3] Ce mode opératoire est une stratégie mentale des plus utiles quand il s’agit de questionner et ajuster les actions ou la stratégie utilisée pour atteindre l’objectif. Elle vise à réduire l’écart entre l’état actuel et l’état désiré.  

[4]Modèle présenté et étudié au cycle 3 : spécialisation PM.

[5]Définition du CNRTL : Disposition d'esprit, mouvement intérieur par lequel une personne se propose, plus ou moins consciemment et plus ou moins fermement, d'atteindre ou d'essayer d'atteindre un but déterminé, indépendamment de sa réalisation, qui peut être incertaine, ou des conditions qui peuvent ne pas être précisées



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